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Et si on retrouvait le "sens de la fête" ?

Photo du rédacteur: Antoine HorellouAntoine Horellou

Alors qu'on célèbre ce week-end la chandeleur/imbolc/Groundhog Day/setsubun/, voici quelques lignes sur le sens de ces "fêtes" liées aux cycles naturels, et à l'intérêt pédagogique de s'en inspirer.

Se retrouver, célébrer, faire sens : renouer avec les cycles de la nature et les rituels

Dans notre monde moderne, marqué par un éloignement croissant de la nature, le besoin de se reconnecter aux cycles du vivant devient une urgence. Cette déconnexion a des conséquences profondes : en ne voyant plus la nature comme un élément fondamental de notre existence, nous cessons d'en prendre soin. Pourtant, nous sommes la nature. Nous sommes des écosystèmes vivants, en interaction constante avec le monde qui nous entoure et nous compose. Retrouver des rituels inspirés des fêtes traditionnelles celtiques nous permet non seulement de recréer du lien avec le vivant, mais aussi de faire sens dans nos vies et de transmettre cet héritage aux générations futures.





Célébrer les cycles de la nature

Les fêtes celtiques comme Beltaine, Samain, Imbolc ou Lughnasadh étaient des marqueurs essentiels du calendrier, en résonance avec les grands cycles de la terre : le renouveau du printemps, la lumière croissante, l’abondance des récoltes, la période sombre de l’hiver. Ces fêtes célébraient non seulement les saisons mais aussi l’interdépendance entre les humains et leur environnement.

S’inspirer de ces rituels dans une démarche pédagogique par la nature, c’est offrir aux enfants et aux adultes un cadre pour observer et ressentir les transformations du monde naturel. C’est aussi une manière de transmettre un rapport respectueux au vivant, en montrant que nous ne sommes pas séparés de la nature mais pleinement intégrés à ses cycles.


Honorer ceux qui ont habité ces terres avant nous

Sur le site de Kervetous, nous évoluons dans un territoire chargé d’histoire. À quelques pas de là se dresse le menhir de Kerloas, le plus haut menhir encore debout en Europe. Ce monument est un témoin silencieux des peuples qui vivaient ici il y a plusieurs millénaires et entretenaient un lien étroit avec leur environnement. En célébrant ces cycles naturels, nous rendons hommage à ces anciens habitants qui percevaient le monde d’une manière bien plus holistique que nous aujourd’hui.

La Bretagne porte en elle une tradition celtique forte, un héritage qui résonne profondément avec la pédagogie par la nature. Reprendre ces fêtes, les réinterpréter de manière agnostique et contemporaine, permet de tisser un lien avec l’histoire du lieu et d’ancrer nos pratiques éducatives dans une continuité culturelle et environnementale.


Le besoin de se retrouver dans un monde fragmenté

Nous vivons dans un monde de plus en plus virtuel et individualisé, où les rencontres physiques se raréfient. Pourtant, pour construire un monde enthousiasmant pour les enfants et les générations à venir, il est essentiel de se retrouver réellement, en communauté, et de partager des expériences sensorielles et collectives.

Les rituels, lorsqu’ils sont vécus ensemble en extérieur, permettent de réaffirmer notre lien social et notre appartenance à un tout plus vaste. Ils offrent aux enfants une expérience incarnée du changement des saisons, bien loin des calendriers abstraits. Ils créent du sens et de la mémoire, leur permettant de comprendre, à travers l’émotion et le ressenti, leur place dans le monde.


Prendre soin de la nature, prendre soin de nous

En renouant avec ces pratiques et ces rythmes, nous posons un acte fort : reconnaître que notre bien-être est indissociable de celui du monde naturel. En nous immergeant dans la nature à travers des célébrations, en prenant le temps d'observer, de ressentir, d’interagir avec notre environnement, nous développons une relation affective et responsable envers le vivant.

Car c’est bien notre éloignement qui nous empêche d’en prendre soin. Retrouver ces moments de célébration, c’est faire le choix de réhabiter la Terre en conscience, de réapprendre à en être les gardiens et non les exploiteurs.


Vers une pédagogie du sensible et du collectif

À travers la pédagogie par la nature, nous proposons aux enfants (et aux adultes !) de se réapproprier ces fêtes comme des temps de partage et d’apprentissage. Ces célébrations ne sont pas des reconstitutions historiques, mais des occasions d’expérimenter une pédagogie du sensible et du collectif, où chacun peut trouver du sens et de la joie à être pleinement dans l’instant.

Que ce soit en allumant un feu à Beltaine, en partageant une histoire à Samain, en accueillant le retour du soleil au solstice, chaque rituel devient une occasion de nourrir notre relation au monde, aux autres et à nous-mêmes. Il ne s’agit pas seulement de transmission culturelle, mais de réapprendre à habiter la Terre avec humilité et émerveillement.


Se retrouver, célébrer, faire sens : et si nous faisions de ces rituels une boussole pour un monde plus vivant ?


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Brest Forest School est un projet de Pédagogie Par la Nature en Pays de Brest

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